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Proto philosophie

Origine du sens, passage de l'animal à l'homme, naissance du sens des sons, catalogue de sons fonctions, naissance de la syntaxe, naissance de la double articulation, naissance de la métaphysique avec la première pensée, apparition des transferts de charge énergétiques dans le langage, culte de la nature divinisée, création des rites, chamanisme et intercesseurs entre les mondes perceptible et sensible, création des premières équations sémantiques à support phonétique, naissance de la première sofie du temps du nomadisme, première vision du monde , rupture de l'harmonie avec la sédentarisation, et suite de transgressions jusqu'au passage du nous au "je"

l'éminente fonction de l'ombre !

l'éminente fonction de l'ombre !

Michel Serres ouvre son traité sur l'histoire des sciences par l'apparition du gnomon, un bâton dressé, qui fiché dans le sol, permet empiriquement de donner l'heure approximative du jour; en ce sens Mr Serres relève l'importance de l'usage de cet outil, sans réellement expliquer ni le processus neuro physiologique qui en est à l'origine, ni la raison métaphysique et, ou pratique qui en justifie l'importance.
En effet, l'utilisation de cet outil dépasse largement à mon sens le relevé d'une heure approximative, heure dont la durée varie en fonction des saisons , courte en hiver, longue en été, de même que pour les ombres portées. 
Ainsi, j'ai trouvé en Ariège une pierre, taillée selon un angle particulier, avec la forme approximative d'un crâne dans sa partie basse. Cette forme est le fruit d'une volonté humaine de représentation manifeste d'une réalité à redécouvrir, puisque ignorée à ce jour.
Dès lors, pourquoi cet angle ?, pourquoi un crâne ?

 J'imagine que l'angle taillé est en relation avec un relevé empirique de degré de latitude, puisqu'il n'a été taillé, selon l'angle aujourd'hui observé ,que parce qu'important pour eux.
Or la seule raison pour laquelle cet angle a pu être relevé et taillé , doit être en relation avec le relevé du basculement de la respiration de l'ombre à midi , qui de plus en plus courte en été, recommence à s'allonger  un jour donné. Or, ce jour de basculement de la longueur de l'ombre est à mettre en relation avec le rythme des saisons. La longueur de l'ombre la plus courte relevée en été, annonce son rallongement à partir du lendemain; et donc des journées moins longues , avec moins de chaleur et une nature qui se met progressivement non pas en sommeil, mais selon le premier paradigme, dans une phase de fécondation en hiver , et de germination au printemps , comme si la Nature mère portait un phoetus mystérieux qui se développe en hiver et annonce la naissance au printemps d'un enfant nouveau. Cet enfant nouveau se manifeste sous la forme d'une nature exubérante , et comme analogiquement le produit d'une parturition  d'avec le cycle d'une femme fécondée par une ou des forces "invisibles". 

Nous explorons là les raisons probables d'émergence d'un premier  paradigme empirique des premiers temps de l'humanité , qui émerge sur fondement d'observations et d'analogies, puisque la logique n'existe pas encore.
Ainsi cet angle taillé sur cette pierre trouvée dans un chemin d'Ariège porte une indication de la latitude par l'angle de l'ombre du gnomon au solstice à midi.
Car, ce qui est relevé n'est pas la longueur de l'ombre, mais l'angle défini entre l'hypoténuse et le coté adjacent d'un triangle rectangle . L'ombre portée du gnomon, qui est un bâton droit dressé, définit en effet un triangle rectangle.  Or les anciens avaient bien constaté que la longueur de l'ombre de n'importe quel corps observé est proportionnelle à la hauteur du corps érigé, une relation de proportionnalité donc, entre longueur et hauteur.
Mais ce qui intéressait les anciens , c'était la puissance et la pensée cachée de l'ombre, et sa capacité à déterminer les saisons, mais aussi le réel observable, par les perspectives et contours qui mettent en évidence la visibilité et rendent possible la perception des formes.  Quand il fait nuit, on ne perçoit rien ; quand le soleil se lève, l'ombre, selon la pensée ancienne,  porte vers le ciel la forme  du corps érigé qui devient dès lors observable parce que défini par  la volonté de l'ombre qui se retire et non, comme nous le pensons aujourd'hui , selon notre paradigme, par une montée en puissance de la lumière.
En ce sens les formes émergent progressivement du grand lac d'ombre, parce qu'elles sont portées vers le ciel par l'ombre de la nuit.

de là, l'étymologie selon moi, du mot Umbra, contraction du mot OUM Ba Ra ;
Oum, matrice énérgétique
Ba qui porte et véhicule,
Ra l'énergie, lumière et chaleur.
Le mot "ombre"  retrouve alors une cohérence structurelle sémantique  , mais selon la logique d'un autre paradigme, produit d'une culture empirique et d'une vision du monde oubliées, parce qu'obsolètes.
 C'est la seule explication rationnelle que j'ai trouvée. Ces hommes premiers ne pouvaient avoir qu'une culture empirique , mais ils ne faisaient rien sans une motivation d'ordre métaphysique de recherche de la cause, et de ritualisation du processus en fonction de l'effet recherché.
Ainsi, l'ombre de l'angle formé au 15 août par le gnomon est ce qui manifeste la concentration de la puissance maximale de l'ombre le jour le plus long.  L'angle relevé à midi ce jour là est pour nos ancêtres  la trace de la représentation visible et mémorisée de la concentration de l'ombre . Or cet angle, ce jour du solstice d'hiver donne le degré de latitude empirique en fonction de la position géographique du lieu du relevé. 
Et la latitude, représentée par l'amplitude angulaire, est pour ces peuples nomades d'avant la sédentarisation, un élément de repaire dans l'espace pour rester dans la bande de lumière, chaleur, et prospérité sous laquelle  il fait bon vivre, grâce au génie créateur des forces de l'invisible.
Cet angle relevé donne alors nécessairement une indication sur une latitude privilégiée ou sacrée ou se trouve le vrai crâne. (référence à un Golgotha symbolique aux représentations multiples ?)


Cet angle est alors donné une fois l'an par la longueur de l'ombre portée la plus courte : ainsi, traçaient ils chaque jour vers midi un trait à la limite de l'ombre portée la plus courte du gnomon ; puis ils attendaient de relever l'ombre portée la plus courte de l'année.
Comme ils pensaient que c'est l'ombre de la nuit qui déploie , révèle et porte au dessus de sa tête ( qui est le sol, par rapport à soleil qui est l'oeil du ciel  ) la lumière, les formes et la chaleur perceptibles dans le monde sensible , l'angle de l'ombre la plus courte relevée représentait ainsi la concentration de force maximale de l'ombre qui porte la lumière et énergie de Ra observée et ressentie. 


Le rythme temporel d'alors n'est aujourd'hui, depuis bien longtemps, plus le notre : nous sommes aujourd'hui dans l'époque de l'immédiateté de la mesure du relevé de la latitude : alors que les anciens prenaient le temps pour relever cet instant et cet angle. Les relevés d'ailleurs n'étaient critiques qu'au moment de la chaleur la plus forte, en été, et ils devaient se limiter à des observations sur environ un mois, si ce n'est moins, au moment de la canicule ( du latin "canicula", "petite chienne" ) qui était le nom de la constellation qui se trouve au zénith les nuits du 15 août, l'orage traditionnel du 15 août marquant le changement de saison . (  le changement de saison est en effet consécutif au basculement de l'ombre qui recommence à s'allonger, avec des nuits de plus en plus longues et des jours de plus en plus courts. De là , l'allégorie de la vierge Marie ( la matrice cosmique) qui monte au ciel à l'assomption pour rejoindre les forces sexuelles cosmiques de la génération ; suivie de la gestation à l'oeuvre en hiver qui enfantera le nouveau cycle au printemps suivant. )
Les anciens relevaient ce jour là  l'angle de l'ombre portée la plus courte et taillaient une pierre selon l'angle relevé : ils pouvaient alors comparer les angles des pierres déjà relevés et se situer par rapport à eux ; l'un de ceux ci était le référent car il était devenu sacré parce qu'il représentait la situation d'une terre au climat propice à la vie
De là, le complément nécessaire à apporter aux travaux de Michel Serres sur " son'histoire des sciences" , dés lors qu'il commence par développer l'application du Gnomon, sans  expliquer les raisons métaphysiques de la création de l'outil

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